CHAPITRE VI. De la volonté.
Je me propose de prouver, dans ce chapitre, que la volonté, qu' on a regardée
comme la source de toute action, dans les animaux, ne peut avoir d' existence
que dans ceux qui jouissent d' un organe spécial pour l' intelligence, et qu' en
outre, à l' égard de ces derniers, ainsi qu' à celui de l' homme même, elle n'
est pas toujours le principe des actions qu' ils exécutent.
Si l' on y donne quelqu' attention, on reconnoîtra, effectivement, que la
volonté est le résultat immédiat d' un acte d' intelligence ; car elle est
toujours la suite d' un jugement, et par conséquent d' une idée, d' une pensée,
d' une comparaison, ou d' un choix, que ce jugement détermine ; enfin, l' on
sentira que la faculté de vouloir n' est autre chose que celle de se déterminer
par la pensée, c' est-à-dire, par une opération de l' organe de l' entendement,
à une action quelconque, et de pouvoir exciter une émotion du sentiment
intérieur, capable de produire cette action.
Ainsi, la volonté est une détermination à une action, opérée par l' intelligence
de l' individu :
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